« Je ne suis qu'un piètre poupon de fortune » S.S

Je n'aime pas particulièrement parler de mon physique, trouvant ce genre de choses assez futile et sans importance. Mais puisque vous insistez je vais vous faire une brève description de ma personne. J'ai les cheveux blonds couleur blé parfois broussailleux et que j'attache la plupart du temps en queue de cheval. Mes yeux sont bruns et énigmatiques, l'une de mes plus belles armes contre les hommes. Je vois le monde du haut de mes 1m65, petite taille mais qui me convient parfaitement. Je m'habille la plupart du temps simplement, mais le soir, lors de mon service, je me dois de porter ces éternels vêtements vulgaires et sans charmes. Je n'ai jamais porté une grande importance à mon aspect physique, trouvant que cela n'était qu'un simple détail superficielle et pathétique.

Que dire sur mon caractère ? Disons que mon tempérament est loin d’être des plus ordinaires. En général j’entretiens des relations assez cordiales avec mon entourage, chose à laquelle je tiens malgré mon statut de jeune femme solitaire et énigmatique. Cependant, je ne me laisse pas marcher sur les pieds pour autant et je peux me montrer très blessante quand cela en est réellement nécessaire selon moi. Le commun des mortels ne m’intéressent pas réellement, car j’en viens à trouver le monde foncièrement hypocrite, malgré que j’en fasse moi-même partie. Quand je n’y trouve pas un réel intérêt, il m’est presque impossible de faire le premier pas vers les autres. De nature anticonformiste, j’ai un peu de mal à me plier aux règles auxquelles je me dois de me soumettre, préférant contrôler moi-même ma propre vie ainsi que mes faits et gestes. Cependant lorsqu’il s’agit des études, je demeure des plus pointilleuses et on peu d’ailleurs me qualifier d’élève assez studieuse, bien que les cours ne m’intéressent pas particulièrement et que je ne sois nullement et que ma double vie me prenne beaucoup de temps. Je ne supporte en aucun cas l’échec et j'ai misé beaucoup de choses pour mon avenir. J’ai une profonde horreur de la médiocrité et je n’hésite nullement à déjouer le destin pour arriver à mes fins, bien que cela ne soit pas très légal. En effet, pour avoir ce que je veux, il peut souvent m'arriver de manipuler les autres comme de piètres pantins. La loyauté n’est pas l’une de mes qualités première mais je tiens tout de même à garder le semblant d’amour propre que je possède en évitant de faire du mal à mon entourage. L’une de mes plus grandes qualités est de loin ma franchise. En effet, je n’hésite guère à me manifester quand quelque chose me déplait et jamais je ne mentirais à qui que ce soit, même si la vérité demeure des plus blessante pour mon interlocuteur. Derrière mon masque de froideur se cache une jeune femme perdue n’arrivant nullement à se faire une réelle place dans ce monde, bien que cela je peine à me l’avouer moi-même.

Ce n'est nullement dans mes habitudes d'éprouver le besoin de me confier, mais pourquoi ne pas essayer? Car après tout, il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient nullement d'avis et qui se bornaient toujours aux mêmes opinions. Je suppose donc que je dois me présenter ? Je m'appelle Sixtine Angéla Stones et je suis née dans un petit État d'Amérique, la Californie. Endroit que j’affectionne beaucoup, et que je n’aimerais quitter pour rien au monde. Le temps ensoleillé a le don de me mettre de bonne humeur, même si la pluie en vient à m'apaiser au plus haut point. Cette contradiction est bizarre vous direz vous probablement ? Mais je le suis, je le suis réellement, et je n’en éprouve aucune honte. Durant toute mon enfance, je fus victime de l’absence de ma mère, qui nous laissait, moi ainsi que mon frère, la plupart du temps à notre nourrice, qui avait toujours été d’une douceur incontestable avec nous, petits enfants que nous étions. Rosy…c’était comme cela qu’elle s’appelait, un prénom si beau, si tendre qu’il en était troublant. Je me rappelais encore de son parfum et de ses mots doux qu’elle en venait quelque fois à me glisser à l’oreille. Ses gâteaux qu’elle nous préparait quand nous avions le moral à zéro, mais qu’elle en venait à bruler la plupart du temps. Celle-ci avait toujours été comme une mère, bien qu’elle n'avait fait que son travail, et qu’elle avait probablement fait cela avec des centaines d'enfants. Cette dame aura su laisser une trace dans mon cœur à tout jamais, grâce à cette gentillesse et cette bienveillance à toute épreuve. Ma mère, démissionnant de son rôle, je fus bien vite obligée de me suffire à moi-même, et de marcher seule, en compagnie de mon frère, Lenny. Celui-ci demeure l’une des personnes que je considère le plus dans ce bas monde, le seul être en qui je fasse une confiance aveugle, le seul pour qui je serais surement capable de tuer sans en éprouver une quelconque culpabilité. Cet amour beaucoup trop fusionnel en venait même quelque fois à me faire peur, car si j’en venais un jour à le perdre, je crois bien que ma vie en serait terminée, car depuis toutes ces années il était devenu ma force, comme ma faiblesse.

Nous avons tout de même gardé un certain contact avec notre mère, nous nous voyons seulement lors des noël et de grandes festivités de ce genre, toutes aussi pathétiques les unes que les autres, où elle ressentait le besoin de tenir son rôle de maîtresse de famille. Sa relation avec mon père était loin d’être des plus cordiales dû à quelques évènements passés qui me sont encore inconnus aujourd’hui, c’est peut-être pour cela que celle-ci avait lâchement prit la fuite. Malgré tout, j’essayais continuellement de lui trouver des excuses, bien qu’elle ne le méritait peut-être pas. Mon père quant à lui était une personne hors du commun. Il brillait de pureté et de gentillesse, chose que je ne tenais pas de lui, bien malheureusement. Il était un riche parti de la bourgeoisie australienne et avait toujours su assouvir à nos besoins les plus couteux. Pour ma part, je n'ai jamais manqué de rien, mon père nous avait toujours offert jusqu'ici tout ce que nous voulions afin de combler le vide qui persistait dans notre âme endolorit. Avec moi, il avait toujours fait preuve de patience, bien que je lui en faisais voir de toutes les couleurs avec mes conflits perpétuels avec la vie. Cependant, ces temps-ci j’essayais tant bien que mal de m’assagir afin de lui faire plaisir. Disons que je faisais mes coups en douce, sans pour autant lui causer de torts.

À l'âge de mes quinze ans, ma vie prit un tout autre tournant. Un soir, comme à mon habitude, j'étais sortie avec des amis en boite de nuit, ayant réussi à me fournir une fausse carte d'identité à l'aide de ma cousine qui était comme une sœur pour moi. Il était vrai que ce genre d'endroit n'était pas très fréquentable à mon âge, mais j'avais eu hélas un profond besoin de vivre mes propres expériences, même si celles-ci demeuraient hélas des plus périlleuse. Là-bas, je fis la rencontre d'un jeune homme, un peu plus âgé que moi. J'étais jeune, naïve et insouciante, j'avais engagé innocemment la discussion avec celui-ci. Un verre, deux verres d'alcool, c'est là où les choses s'étaient misent à déraper. Pas très consciente de ce que j'étais en train de faire, j'étais montée avec lui à l'étage de cette boite glauque pour mâle en manque de jouissance. Aujourd'hui, je ne saurai me rappeler des traits de son visage, mais tout ce que je sais de lui et qu'il est le père de mon enfant, une petite fille âgée de 4 ans, nommée Laura. Lorsque j'eus appris ma grossesse, je n'eus le courage d'avorter, bien que je savais les difficultés d'être mère, je ne voulais me conduire comme la mienne. Ma famille se montra des plus compréhensive, mais je sentais tout de même que le regard de mon père avait changé à mon égard. Ma fille était désormais la seule chose qui me retenais ici, la seule bataille que je menais avec fierté. Aujourd'hui c'est pour elle que j'en viens à faire des choses abjectes, pour elle que j'essaie tant bien que mal de rester debout. Pour me procurer les ressources nécessaire je fais parti à présent de plusieurs réseaux de drogues ainsi que de prostitution.


Sur ces quelques lignes qui s'avèrent bien plus longues que prévue, je dois te laisser, Laura se met à pleurer.