Pêché commun part II | PV

17 h 50
En route vers chez Vlad Helson...

C'était courant que la jeune femme utilise le GPS de sa voiture. Trouver un chemin rapide pour être à l'heure ne faisait pas douter que la jeune Makarov possédait là quelque chose de très utile. Sur la route, la jeune femme pouvait paraître exciter, mais un tantinet. Elle risquerait d'apprécier cette soirée... Mais surtout, elle n'oubliait pas qu'elle devra éviter de faire des choses qui risqueraient de décevoir le tueur Slave... Toutefois, dépressive comme elle l'est, ceci sera sûrement difficile à respecter. Parfois, elle n'en faisait qu'à sa tête, mais jamais ça ne lui a rapporté d'ennuis, si ce n'était que de l'inquiétude, pure et simple.

Elle n'avait pas oublié la valise, remplit de pile de journaux comme l'avait demandé son coéquipier de ce soir, ainsi que l'arme qu'il avait demandée avec ses précisions. Un chargeur de balle « bas gamme » s'y trouvait également. Missy avait inspectée le matériel plusieurs fois, comme si elle avait oublié quelque chose... Côté vestimentaire, la jeune femme avait fait simple : des vêtements assez sombres et sobre pour la cause, tel un jeans, un débardeur, ainsi que d'une veste en cuire. Ses cheveux étaient attachés d'une grande et longue tresse, descendant vers son épaule et tombant vers son buste. Teint au naturel, elle ne portait aucun maquillage comme la fois de leur rencontre. Dans cette ensemble, elle était à l'aise et c'était ça le plus important.

La voiture arriva au point de rendez-vous et la jeune femme se gara près de l'adresse. Il ne faisait pas encore très sombre à l'extérieur, mais l'endroit semblait assez discret. Elle jeta un coup d'oeil à sa montre, celui-ci montrait qu'elle était 2 minutes à l'avance et elle décida de descendre et rejoindre la porte de Vlad... « Sur le pas de la porte... » Avait-il précisé qu'il allait être....

Après un après midi chargé en toilettes corporelles, en confection de plan, et en inspection d'armes et de matériels, Vlad se tenait, comme il l'avait dit la veille à Otehima devant le pas de sa porte, l'attendant pour 18h précise.
Il revêtait un costume très classique, entièrement noir, chemise comprise, avec une cravate rouge, et bien évidemment ses gants. Sa cravate comportait une broche en argent, représentant le trident d'Ukraine.
Il était Moins cinq, et il n'entendait nul bruit de pas alentours, aucune démarche féminine qui aurait indiqué l'imminente arrivée de sa partenaire.
Pour attendre en minimisant l'impatience, il se concentra mentalement sur ses armes.
Le Lûger : Nettoyé, brossé, huilé, démonté et remonté, aucuns risques à priori d'enrayage de la mécanique, un chargeur en place, deux autres en prévision. Une balle dans le canon, huit dans le chargeur.
La dague : Nettoyée également, passée au fusil, nourrie au miel.
Le sabre : Même traitement que la dague. Il pendait à la ceinture du Slave, le sigle SS en évidence.

Moins deux. Pas de Missy. Il semblait cependant à Vlad entendre au loin la rumeur de pas s'approchant.
A moins une, il vit la Makarov. Il esquissa un sourire. Au moins, elle était ponctuelle.
Avant qu'elle n'arrive à sa porte, il partit à sa rencontre, et lui serra la main pour la saluer.

"Enchanté de vous voir à l'heure."

Il en profita pour jauger les vêtements. Sombres, peu encombrants, pratiques, simple. Ça en plus des cheveux attachés pour la visibilité, c'était parfait. Et assez séduisant, aussi.

"Mais inutile de nous attarder, nous avons une affaire urgente à régler. Allons-y"

Alors qu'ils se dirigeaient vers leur moyen de locomotion, Vlad tînt à s'assurer d'un dernier détail, pour ne pas avoir de (très) mauvaises surprises.

"Au fait, avez vous bien pris ce que je vous avais demandé?"

Une différence des autres jours pour la demoiselle, elle n’avait rien à cacher ce soir. Pas le moindre signe de sa dépression, ce contrat semblait la mettre de bonne humeur, même assez sereine. Aucunes cernes sous les yeux, qu’elle cachait soit dit en passant par du maquillage, on pouvait voir qu’elle était en forme…

Missy esquissa un sourire en voyant le Slave au pas de la porte. En s’approchant, elle pouvait mieux considérer l’élégante toilette de son coéquipier. Il semblait tout à fait à l’aise dedans, probablement accoutumé à un si beau costard pour le travail. De bas vers le haut, ses yeux scrutaient le moindre détail de ses vêtements et accessoires, comme de nouveau intriguée par sa personne. Une fois avoir serré sa main ganté, elle constata qu’elle pouvait lui en dire autant sur sa ponctualité.

« Ravie de vous revoir aussi… »

Ses yeux firent un rapide détour vers son buste et revint à lui, un mince sourire.

« Je dois avouer que je vous trouves très élégants. »

Son visage était presque inexpressif, si ce n’était que de son sourire qui courbait légèrement ses lèvres. Comme le disait Helson, il était inutile qu’ils s’attardent davantage et tous deux retournèrent auprès de sa voiture garée un peu plus loin dans une ruelle. À la vue de la Caliber noir, Missy se dirigea vers le coffre-arrière, d’où elle sortit une valise, voulant rassurée Vlad…

« Bien sûre… Vous voulez vérifier peut-être ? »

Qu’il le fasse ou non n’allait rien changer, elle ne risquerait pas de sentir insultée. Encore une fois, elle comprenait qu’elle avait à faire au professionnalisme de son coéquipier de ce soir, donc autant ne pas le prendre mal. Une fois ceci réglé, ils montèrent dans la voiture avant que Missy ne démarre et partent vers le point de chute. Ils avaient peut-être une bonne trentaine de minutes avant d’arriver à destination et Missy se concentra sur la route, mais essaya d’entamer une conversation… Le silence commençait à être de trop…

« Alors monsieur Helson… Comment vous trouvez la ville ? »

Une question rhétorique peut-être en sachant que cette ville était loin d’être un paradis, pour les pauvres du moins. Sur le chemin, ils pouvaient voir la dégradation vers un lieu plus sale, dangereux et triste, presque déprimant. C’est là où vivaient les deux tourtereaux qui n’allaient pas tarder à mourir…

Après que Missy ait répondu à sa question, et demandé pour la forme s'il voulait vérifier (ce à quoi il répondit par un hochement de tête négatif), Vlad s'engouffra dans la voiture, aux côtés de la conductrice.

Alors que la carriole roulait, il regardait la ville défiler par la vitre. Tout était gris. Même la température de l'été ne donnait pas agréable allure à cette cité. La chaleur estivale n'évoquait pas la plage et son océan, pas d'enfants courant en s'aspergeant dans des jardins, nul jeux de saison. Cette chaleur ne suggérait rien d'autre qu'un four crématoire.

Comme un écho à ses pensées, Missy lui demanda ce qu'il pensait de Seven Sins.
Il détourna son regard du hublot pour la regarder.

"Eh bien mademoiselle, cette ville est autant haïssable qu'elle n'est adorable, à mon sens."

Inutile d'épiloguer quant à son avis là dessus. La réponse devait être évidente.
La jeune femme voulait sûrement échanger un peu durant la route. Autant ne pas l'envoyer paître et se prendre quelque peu au jeu. Certains supportent mal le silence.

"Et vous, qu'en pensez vous?"

Vlad avait horreur des petites discussions de ce genre, pleins de banalité. Mais une sorte de main tendue, une proposition d'échange, ça ne se refuse pas, trop grossier.
Il espérait cependant que le lieu de la mise à mort ne soit plus très loin.

D'ailleurs, l'idée d'abattre des cibles l'emplissait d'un sentiment étrange, une sorte de frisson, une montée d'adrénaline. Avec le temps et l'expérience, cette sensation ne l'avait jamais quitté, et il espérait que ça ne serait jamais le cas. Aucune autre forme d'expérience, en dehors du sexe et de certaines musiques, ne lui fournissait si grande satisfaction, à chaque fois.
La mise à mort ressentie à travers chaque pore de sa peau.
Bientôt.

Missy trouva satisfaction lorsqu’il refusa de vérifier la valise, ça la flattait presque… Pendant qu’elle roulait tranquillement, elle écouta la réponse de son interlocuteur qui lui avouait trouver cette ville méprisable et la jeune femme était tout à fait d’accord avec ça. Cependant, elle n’allait pas l’admettre, car après tout, si elle avait ce boulot, cette vie, aussi malsain que soit-elle, c’était grâce à cette ville. Il lui retourna la question, mais Missy sentait là une sorte d’obligation de politesse, sentant un certain dédain de la part de Vlad à vouloir discuter avec elle, ce qui l’agaça un peu. Mine d’être concentrée sur la route, elle resta silencieuse pendant un long instant et dirigea l’index de sa main droit vers les touches, spécifiquement ceux pour la musique et réponds enfin :

« Bien…. »

C’est alors qu’une musique se fit entendre, remplaçant en quelque sorte la conversation, par trop fort, ni trop faible. Cette réponse pouvait paraître vive ou psychotique, mais elle n’était pas sérieuse en bout de ligne… Le reste du chemin se fit dans la musique, mais le silence pour les deux protagonistes qui pouvait avoir besoin de ce moment, justement, pour méditer sur ce qui allait suivre. Missy avait hâte… Hâte de commencer et que cela se termine. À un arrêt, elle s’était tourné quelques instants vers son coéquipier de l’heure, essayant de visualiser un peu ce qui allait se produire avant de reprendre la route, l’air indescriptible, presque dénué d’émotion. Mais elle était surtout excitée par l’adrénaline.

Après plusieurs autres minutes, elle gara sa voiture à quelques mètres de l’appartement. Elle ne descendit pas tout de suite et éteignit les moteurs, instaurant le silence une nouvelle fois. Elle se pencha doucement devant elle et pointa une porte pas très loin.

« C’est là… »

Elle se tourna vers lui, plongeant ses prunelles bleues dans les siennes, d’un air qui demandait s’il était prêt. Elle, l’était en tout les cas, souriant presque d’être arriver enfin…

Vlad sortit de la voiture après que sa partenaire lui ait indiqué plus précisément l'endroit où il fallait frapper.
Mais avant, il rendit à cette dernière son regard. Il aurait pu y lire comme dans un livre ouvert. elle était violente, et déterminée. Il l'était tout autant.

"Prenez la pile de journaux avec vous."

Une fois dehors donc, il ferma les yeux et emplît ses poumons de l'air vicié de la ville. Ce n'était pas du poison qu'il respirait là, c'était pire. Il inhalait tout ce qu'elle rejetait, l'essence, les gaz, l'air expiré par la masse grouillante d'humains méprisables qui peuplaient cette cité..
Alors qu'il pensait à ceci, il caressait presque machinalement le pommeau de son sabre, avec une lenteur à la limite de l'obscénité, passant et repassant autour de la pièce de métal froid.

Il rouvrit les yeux. Il inspecta bien que ce fût inutile, son pistolet, retirant et remettant en place en un geste le chargeur. Huit balles dans le chargeur, une dans le canon, comme à chaque fois. Il releva le bras qui tenait l'arme pour retirer la sécurité du pouce, puis la charger, dans un geste très théâtral. Il rangea ensuite le Lüger à sa place
Il tourna la tête en direction de Missy.

"Au fait, il faudra les abattre dans la même pièce. Et n'oubliez pas, pas de balle à la tête pour la femme, une dans la tempe pour l'homme. Et bien sûr, on ne les abat pas sur le pas de la porte, il faut trouver un moyen d'entrer chez eux sans éveiller de soupçons."

Moins qu'un conseil, il s'agissait d'un ordre. Son ton ne laissait aucun doute là dessus. A ce niveau là, aussi proche du moment fatidique, il se fichait complètement de paraître arrogant et dirigiste, de même qu'il n'accordait aucune importance au fait que la demoiselle soit ou non vexée par son insistance et son ton. Il s'agissait d'agir efficacement et vite, alors aucun risque, le plus minime soit-il, ne devait être pris.

Il resserra sa cravate, épousseta ses manches et son revers.

"Mademoiselle, puissions nous nous porter mutuellement chance", dit-il d'une voix un peu plus douce.

Il se dirigea ensuite vers la porte signalée plus tôt, la regarda de haut en bas, ajusta ses gants, s'éclaircît la gorge, puis frappa à ladite porte.

Dans un premier temps, il lui demanda d’emmener la pile de journaux avec elle, ce qu’elle fit sans poser de question. Une fois à l’extérieur, elle chargea également son arme, un Baretta 9 mm, un « en cas » qu’elle rangea à l’intérieur de sa veste dans un holster. L’arme qu’elle allait utiliser ce soir, serait celui posé dans la valise. L’air ambiant semblait être plus polluée dans le centre-ville, mais la jeune femme ne s’en fit pas, terminant sa besogne et renvoya un nouveau regard à Vlad. Il lui rappela, inutilement, qu’elle devra tirer sur la jeune femme dans le ventre et non au visage. La tempe pour l’homme, mais Missy allait le laisser à Vlad…

Le ton autoritaire qu’utilisa son coéquipier ne lui plut pas, mais elle n’allait pas chigner pour cela. Elle avait surtout hâte d’en finir avec ce couple. Elle acquiesça de la tête en signe d’affirmation, lançant un regard froid à son interlocuteur. Pendant qu’il termina de se préparer, la jeune femme se tourna vers la porte, tandis qu’il lui fit part d’une dernière phrase qu’elle considéra comme un « bonne chance » mutuel. Elle s’approcha de la porte avec Vlad à ses côtés. Elle soupira doucement avant que le Slave ne toque à la porte…

Plusieurs minutes passèrent avant qu’un homme vienne leur ouvrir, laissant à peine entrevoir la moitié de son visage. Missy lui sourit, de manière presque sinistre, en s’approchant doucement de la fente, gardant tout de même une distance raisonnable.

« Bonsoir… Mikael ? »

Elle attendit qu’il lui confirme son nom, presque hésitant, mais peut-être que la beauté adoucissant de la jeune Makarov lui fit ouvrir un peu plus la porte.

« Vous désirez ? »

Fit l’homme, aux allures jeunes, très peu engagé par son apparence, se dévoilant en pyjamas, sans doute vêtu ainsi depuis le début de la journée.

Sans attendre, la jeune femme entra en poussant la porte d’un coup de bras d’un air tout à fait posé, mais manifestant de la menace, suivit de Vlad derrière elle. L’homme, pris au dépourvut recula, ne sachant pas trop quoi faire. La Makarov s’engagea vers ce qui semblait être le salon. L’appartement était de classe moyenne, voir même moins que ça. C’était très petit et assez dépeint, une atmosphère déprimant en planait presque…

« Où est ta petite-amie ? »

Demanda froidement Missy en regardant l’homme qui comprit la raison de leur visite. Il bafouilla des excuses disant qu’il comptait rembourser sa dette la semaine qui suivait, cependant la jeune femme émit dans un ton plus dure, presque furieux.

« Où est Ellie ? »

Une voix à peine audible résonna du fond du couloir, d’où les prunelles bleu ciel de la tueuse se tournèrent d’un air satisfait. En ayant mentionnée leur prénom, elle pouvait les identifier à présent comme leur cible…

« On vient régler les affaires avec vous… Nous avons trouvés un engagement que vous ne pourrez pas refuser.»

Fit-elle, dénuée d’émotion en regardant Vlad, voir s’il était prêt à commencer.

Vlad constata enfin, avec plaisir, que la jeune femme n'en était pas à son coup d'essai. Une telle froideur, ce calme presque démoniaque. Impossible à conserver lors de sa première fois.
Et assister à ce spectacle de terreur et d'intimidation était tout simplement jouissif.

Le jeune homme prostré face à lui, baisant presque ses genoux en sanglotant pour sauver sa vie et celle de sa compagne. Ce n'était même plus pitoyable, c'était au delà. Vlad avait déjà tué beaucoup d'hommes et de femmes, la plupart se montraient dignes dans leurs derniers instants. Pas lui.
Il balbutiait de vagues excuses ineptes, la tête tournée vers le sol. Puis il releva la tête, contemplant le visage du tueur. Alors il comprit.
Personne ne survivrait. Ni lui, ni son aimée.

Vlad détourna ses yeux, presque dans un réflexe, quand il entendît le bruit provenant du couloir de l'appartement, scrutant l'origine de la sonorité.

Il se dirigea dans cette direction, passant à côté de sa partenaire, il lui glissa dans le creux de l'oreille :

"S'il tente quoi que ce soit, ne le frappez pas. Attrapez le promptement et abattez le sur place, c'est préférable"

Il lâcha ceci dans un demi sourire presque obscène.
Il s'engouffra dans le couloir, inspecta les trois salles sur lesquelles il donnait, et après que l'on pût entendre un cri étouffé, il ressortît de la dernière, avec une jeune femme rousse, plutôt jolie, à demi nue, pas maquillée, ni coiffée.
Elle marchait à petits pas, les bras tenant fermement des pans de son t-shirt, les rabattant vers le bas pour masquer son sexe aux deux assassins, dans un geste de pudeur naturel.
Vue le temps qu'il lui restait à vivre, la pudeur aurait dû être le cadet de ses soucis.
Et derrière elle, se tenait Vlad, le bras gauche tendu en avant, le canon de son arme à quelque centimètres de la nuque de la jolie jeune femme. L'homme n'avait rien tenté.
Arrivé à la hauteur de la Makarov, il la confia aux bons soins de celle-ci.

Son arme en main, pointant le trop jeune homme, il lui parla enfin. Son ton était presque amical. Peut-être était-ce pire.

"Allongez vous, face contre terre. Tout de suite"

Bras tendu, jambes droites légèrement écartées, le canon vers le bas, visant la base du crâne, son autre bras passé dans son dos.
On aurait presque pu entendre au loin une foule scandant "Heil!" rien qu'en le regardant.

Ses yeux allèrent se planter dans ceux de Missy. Malgré la brutalité et la violence qu'il y lisait, on y aurait trouvé encore quelque chose de plus, quelque chose de (relativement) plus doux.
Sûrement de l'excitation.

Son regard toujours plongé dans celui de sa partenaire, son visage ne trahissant aucun type d'émotion, il lâcha à voix haute :

"Dites moi, Mikael, seriez vous prêt à tout pour protégez vos proches?"

La manière dont agissait le jeune homme déplut à la Makarov qui le regardait sans broncher. Malgré cela, ce n’était pas son problème si ses derniers instant seront pathétique… Tandis qu’elle le regardait se morfonde, elle pointa le canon de son arme vers sa tête, un geste préventif au cas où il tenterait quelque chose. Pendant ce temps, Vlad se dirigea vers le couloir, d’où la jeune femme se cachait d’eux. Il soutira un long frisson à Missy lorsqu’il vint souffler à l’oreille des instructions. Son souffle chaud se rependant contre le côté de son visage faillit la déstabiliser quelques secondes, mais elle garda le contrôle, son visage restait froid et inexpressif en acquissent un léger signe de tête. Vlad disparut dans le couloir et revint en moins d’une minute, la petite-amie avec lui. Elle était à moitié nue cachant son intimité avec le bas de son t-shirt. Malheureusement pour elle, les tueurs n’allaient pas la laisser s’habiller, car ils devaient saisir le moment, disons le ainsi, naturel.

Une fois aux mains de Missy, la rousse essaya de se débattre. Cependant, le jeune assassin agrippa fermement le poignet de celle-ci, la maitrisant sans problème. Sans problème… Cette mission était du gâteau pour les deux protagonistes qui avait à faire à deux victimes soumis et à leur merci. Missy s’éloigna un peu des deux hommes, s’approchant du fond de la pièce avec la rousse en joute. Une tentative désespérée s’empara de cette dernière qui s’effondra en larme en suppliant de l’épargner. Le regard en pleure qui essayait de tiré de la sympathie ne firent que courbé un sourire mauvais à la Makarov, tellement ça l’amusait d’avoir le contrôle.

Vlad avait ordonné à sa victime de se mettre face contre terre, elle, garda la sienne debout. Face à Vlad, le bras tendu vers la rousse, son regard plongeant dans le sien, elle admirait un instant l’inexpressivité du visage du Slave, ainsi que de ses yeux, très exquis… Lorsqu’il posa la question, Mikael semblait hésiter avant de répondre sous les pleures de sa douce un oui. Mais une seconde après, Missy appuya sur la détende, envoyant une balle dans le buste de la dénommé Ellie qui s’écroula au sol, sous le cri apeuré et bouleversé de Mikael. Missy renfrogna un rire avant de regarder son coéquipier.

« Trop tard, tu viens de la tué… »

C’était adressé à Mikael et elle attendait maintenant qu’on s’occupe de lui…

Froideur jusque dans le geste fatidique. Parfait.

Vlad entreprit de visser le silencieux à son arme. Quand ce fût fait, il releva énergiquement l'homme.
Son visage était inondé de larmes silencieuses, le bas de son visage par de la morve et de la salive.
Sa peau était rougie, ses veines ressortaient et son visage tordu en une affreuse grimace irrépressible.
Spectacle tout simplement affreux.
Un hoquet s'échappait parfois de la gorge de l'homme.

"Veuillez vous placer au centre de la pièce, je vous prie"

Mikael ne réagît pas, les yeux rivés sur le cadavre de feu sa compagne. Du bout du canon, Vlad le fît mettre à la place voulue.
Il n'y avait plus vraiment à s'inquiéter quant à un dernier sursaut de bravoure. La cible était tout simplement anéantie, il ne restait plus aucune volonté combative dans ce corps. Plus aucune volonté tout court, d'ailleurs.
Helson était dans son dos, le silencieux appuyant dans le creux du dos de la future victime.

"Êtes vous gaucher ou droitier, Mikael?"

Son ton amical, compatissant, voire gentil, était horrible à entendre en pareille circonstance. Et surtout pour pareille question, dont on ne devinait que trop facilement la portée.
Et le jeune homme ne répondît pas.

"Mikael?"

On n'attendait plus qu'un "ressaisissez vous, mon garçon" à la fin de cette phrase. N'importe qui aurait été mis mal à l'aise par ceci. Et le Noir Seigneur n'était pas n'importe qui.

"D... D... Droit... Droitier" balbutia-t-il, laissant s'échapper un filet de bave.

Vlad se plaça donc à la droite de Mikael, à un mètre, et tendit son bras gauche. Le silencieux pressait sur la tête du cadavre en sursis, la forçant à s'incliner à peine sur le côté.
Mikael avait les yeux complètement vides, et rivés sur le sol.

Lorsque le tueur reprit la parole, sa voix devînt bien plus dure et froide.

"Est-ce que tu as la foi?"

Question rhétorique. Le simple ton de Vlad comportait une dureté terrifiante, et toute trace de la compassion passée avait disparu. C'est alors que Mikael prît pleinement la mesure de sa mort imminente.
Avant qu'il n'ait pu ouvrir la bouche pour articuler une réponse, Helson avait pressé la détente.

Aucun son. Simplement le crâne mort pulvérisant du sang alentours en quantité, ainsi que des morceaux de cervelle. Les meubles étaient couverts de leur propriétaire, ainsi qu'un mur.

Suite à ceci, l'Ukrainien dévissa le silencieux, rengaina, puis prît délicatement le pistolet des mains de sa partenaire, alla chercher la pile de journaux, et y tira un coup de feu, pour que le nombre de balles manquantes dans le chargeur soient équivalentes à celles trouvées sur les lieux.
Certes il aurait été plus simple d'utiliser la même arme pour les deux, mais Vlad aimait tuer avec son propre calibre.
Il récupéra la balle cachée parmi les pages qu'elle avait perforé et la mit dans sa poche.
Il mit le pistolet dans la main droite du défunt Mikael, main qu'il frotta contre la sienne pendant quelques secondes, pour y déposer un peu de poudre.

Il se tourna vers Missy.

"Bon travail, mademoiselle. N'oubliez pas de prendre avec vous la pile et de la brûler"

Missy observait silencieusement son partenaire qui ne cessait de la subjuguée. En effet, la Makarov découvrait un tout autre aspect de Vlad, sadique et cruel dans le moindre geste et parole. Elle continua d’observer chaque instant, jusqu’à ce qu’il en finisse par une balle qui fit éclabousser l’un des murs par le sang de sa victime…

S’en était finit pour ce soir. Après que Vlad arrangea l’arme en vidant d’une balle le chargeur, il plaça la touche finale de ce faux suicide en plaçant le pistolet près du corps de Mikael. La jeune femme attrapa la pile de journaux une fois que son coéquipier complimenta son travail. Elle lui esquissa un sourire en lui lançant un regard énigmatique, son corps toujours occupé par l’adrénaline..

« Bon boulot… On devrait partir tout de suite. »

La jeune femme contient sa joie d’en avoir terminé et se dirigea vers la sortie en passant près de son coéquipier, le sourire toujours aux lèvres, parmi ces morts qui ne la laissait de marbre. Toutefois, après avoir passé la sortie, le sourire de la jeune Makarov se vit disparaitre d’un seul coup, car elle constata avec horreur que des hommes étaient appuyés contre sa voiture. Elle figea en lançant un air froid à chacun d’eux, tout en s’approchant tranquillement. Ils étaient quatre, de race blanc à les fixés, constatant que la voiture appartenait à l’un d’eux. Mal commodes, aux premiers abords, ils semblaient faire partie d’une gang de rue.

« Dégagez de là tout de suite ! »

S’écria Missy, sans hésiter à prendre un ton ferme et directe. Suivit de Vlad, elle resta à une distance raisonnable, sans cesser de prendre cette air autoritaire.

Alors qu'ils sortaient, ils tombèrent sur un gang de rue. des blancs, vêtus en jeans, portant bandanas, bottes de cuir, lunettes de soleil, assez imposants. Des bikers.
Assis tranquillement sur la voiture de la jeune Makarov, qui manifestement leur avait tapé dans l'œil, et quand la jeune femme leur ordonna de partir, d'une voix qui n'était pas des plus sympathiques, Vlad comprit que ça allait mal finir.
Il connaissait un peu les bikers. Ils appréciaient très moyennement qu'on leur donne des ordres, et ils appréciaient encore moins qu'on leur refuse quoi que ce soit.

Vlad et Missy. Deux. Eux étaient quatre. Helson étant mince et Otehima étant une femme, il semblait évident pour ces hommes que les remettre à leur place ne devait pas être bien compliqué. De même que profiter de cette belle plante. C'était visible dans les regards qu'ils jetaient, alors qu'ils se levaient du capot de la voiture pour s'approcher quelque peu, faisant rouler leurs muscles.

Vlad avait une main sur la crosse de son Lüger. L'autre prête à se saisir de sa dague.

La quatuor avançait toujours dans leur direction, à pas lent, avec le même sourire vicieux sur leurs lèvres.
Ils avaient envie d'en découdre. Ca se sentait, ils suintaient l'agressivité. Ils voulaient engager le combat, pour frapper, démolir, faire du mal. Et très probablement violer Missy. Avant de s'enfuir avec la voiture.

L'un d'eux, un blond portant lunettes de soleil, t shirt serré sur sa poitrine fort musclée et veste en jean sans manches et pantalon de cuir, les bras recouvert de tatouages de logo Harley Davidson, de femmes nues sur des motos, de serpents et autres croix chrétiennes, avançait à pas plus rapide, pour être le premier au contact.
Bien qu'il fût le plus petit, et aussi le plus trapu, on devinait aisément que c'était lui qui menait les trois autres.

Il sortit de sa poche un cran d'arrêt. Arme qui semblait ridicule tenue par une homme de sa carrure.
Il y avait fort à parier qu'il n'avait pas que cet équipement sur lui.

Missy aurait pu les tuer, voulant effacer ses sourires de leur bouche. Ce n’était pas compliqué de connaître leur intention… Cependant, la jeune femme semblait oublier qu’elle avait à faire à des colosses, qu’elle risquait à les affronter ainsi du regard, à les prendre tête. Vlad, près d’elle et à l’affut, constata avec elle que l’un d’eux sortit une arme. La jeune Makarov aurait voulut en finir avec eux avec une arme plus puissantes, comme son pistolet, mais cette idée devait être évité, car elle ne voulait pas attirer l’attention encore plus sur eux. Trouver des morts censés s’être suicidés dans leur appartement avec d’autre morts pratiquement devant leur portes, la police allait se posé des questions. Il fallait les mettre hors d’état de nuire…

En apparence, Missy pouvait paraître fragile face à l’un d’eux, mais elle serra les poings en dégainant le couteau sous son manteau. Cela fit rire les quatre hommes, loin d’être impressionné par la jeune femme. Ce n’était qu’une arme de secours…

« Tu devrais faire attention avec ça. »

L’avertie celui qui était en tête d’eux, s’approchant d’elle, tandis que les autres essayait d’éloigner Vlad. Elle recula doucement alors qu’il approcha sa main de sa chevelure tressée, mais avant qu’il ne la touche, elle réussit à lacérer sa main dans un coup vif. Il grimaça en grognant et renvoya le même coup avec violence à la jeune femme qui recula pour éviter de tomber. Un mince filet de sang marquait sa joue et elle l’essuya du revers de la main en lui lançant un regard dure. Si le coup avait été plus près, son visage aurait été profondément touché. Elle en avait mal, mais c’était hors de question qu’elle le manifeste. Autant garder le contrôle d’elle-même…

Elle, était seule contre lui, mais les autres étaient sur Vlad. Un regard vers lui et pour la première fois, elle s’inquiéta, sans pour autant sous-estimé les compétences de son partenaire. Alors que le blond revint à la charge vers elle en essayant cette fois de lui prendre l’arme de ses mains, elle sortit le réflexe le plus basique chez une femme, un bon coup entre les jambes, atteignant la partie la plus sensible de son anatomie. Il tomba à genou devant elle, le souffle coupé et Missy en profita pour lui fendre la joue ce qui le fit mettre à terre. Après quelque coup de pied pour être certaine qu’elle l’ait sonnée, elle se retourna vers les autres attaquants et était prête à aider Vlad…

Les voilà séparés.
Vlad avait autour de lui trois sous fifres, tandis que Missy se retrouvait seule contre le leader du petit groupe.
Il s'en faisait peu pour elle, les Makarov avait une bonne réputation, pour ce qui est de se défendre.
Lui, en revanche, même s'il savait bien se défendre au pugilat, il n'atteignait pas non plus des sommets, et il avait face à lui trois adversaires fort robustes.
Bien évidemment, les éliminer ici était idiot.
Et Vlad n'aimait pas l'idée de simplement les neutraliser. Il fallait donc les forcer à se déplacer, ou déplacer les cadavres à venir. cette option semblait plus aisée, mais beaucoup plus risqué, concernant d'éventuels témoins.

La tactique la plus simple était d'en neutraliser un temporairement, et durant le laps de temps nécessaire à ce qu'il se reprenne, entraîner Missy plus loin, dans un coin isolé, où ils pourraient éliminer ces imbéciles.

Au cri étouffé qu'il entendit, confirmé par la vision du blond quelques mètres plus loin recroquevillé au sol se tenant les parties, Otehima face à lui, triomphante, il y en avait déjà un en moins pour le moment.
Les agresseurs du Noir Seigneur détournèrent aussi les yeux une seconde, ce qui fût une erreur terrible.
Il dégaina sa dague et entailla dans un geste large superficiellement la gorge de l'assaillant face à lui, et se lançant en avant, envoya chaque coude dans la cage thoracique d'un biker.

Au pas de course, il attrapa Missy par le bras en l'entraîna plus loin dans une ruelle qui n'avait manifestement pas reçu de visite depuis plusieurs jours, voie semaines, tant la crasse accumulée était répugnante.

Helson rengaina sa lame et s'adressa à sa partenaire.

"Ils ne vont pas tarder à venir, et là, on pourra les abattre."

Il se saisit de son pistolet, auquel il vissa son silencieux. Huit balles, deux chargeurs sur soi. Ca devrait suffire.

"Cependant, quatre bikers, c'est inhabituellement peu, il devrait en avoir d'autres dans le coin. Si ils mettent du temps pour venir nous trouver, c'est qu'ils auront du renfort avec eux. Enfin, dans le pire des cas"

Il jeta un regard en arrière, savoir si cette ruelle malodorante et sombre débouchait quelque part, s'ils risquaient d'être pris entre deux feus, mais par chance, c'était un cul de sac.
Accordant un dernier regard à la jeune femme avant de se concentrer sur l'entrée de l'endroit, il remarqua le sang sur son visage. Cela lui conférait une beauté presque malsaine, mais diablement ensorcelante.

"Le rouge vous va très bien"

Et, bras armé tendu, droit, son regard revînt à son sujet d'origine, dans le prolongement du canon, guettant le moindre malfrat qu'il faudrait exécuter pour survivre.

Combien seraient-ils cette fois? Certainement pas quatre. Dix? Probablement.

Pas le temps d’atteindre l’un des hommes que Vlad attrapa son bras, la stoppant dans son élan pour s’attaquer à l’un d’eux. Sans se retourner, elle emboita les pas de Vlad jusqu’à ce qu’ils atterrissent dans une ruelle à l’odeur fétide. Tandis qu’elle boucha un instant sa bouche et son nez, elle regarda Vlad, lui rassurant qu’ils n’allaient pas tarder à venir les rejoindre. Le regard assombrit, elle regarda un peu ce qui les entouraient, mais rien de bien utile en somme. Son partenaire, quand à lui, dégaina son arme, installant le silencieux. Il comptait donc en finir dans la discrétion et Missy ne pourrait pas utiliser son Baretta, démuni de silencieux.

Elle ramena son regard vers lui, approuvant le fait qu’ils seront sûrement plusieurs à revenir à la charge. Missy scruta le pénombre des lieux et elle n’avait pas sentit le regard de Vlad qui observait le sang sur sa joue. Il la complimenta que cette couleur lui allait bien et la jeune Makarov se demandait s’il était sérieux ou sarcastique, mais elle lâcha tout de même et faiblement un merci. Elle se concentra ensuite vers la ruelle. Il commençait à faire nuit et une certaine colère s’empara d’elle, alors que des vrombissements se firent entendre plus loin.

Le moment enivrait la jeune femme d’inquiétude soudaine, électrisant ses nerfs et la folie qu’elle contenait depuis longtemps s’ébranla. Elle essaya de le contrôler, car un seul désir s’empara d’elle, c’était d’en finir au plus vite avec eux. Elle ne voulait pas céder là, devant Vlad et elle haleta doucement. Ses yeux vitreux se tournèrent vers son partenaire avant de s’en approcher ne voyant qu’une solution pour déstabiliser ce comportement brutal. Elle en était désolée…

« Juste au cas où on s’en sortirait pas… »

Elle posa ses lèvres contre les siennes, quelques secondes, se nourrissant affectueusement du contact. De dos vers le lieu d’arrivé, elle brisa le contact avant de se retourner et sortit son arme, comme si de rien n’était. Quoi qu’en dise Vlad, ses six balles restantes pourraient être utiles…

Le bruit des motos s’approchaient de plus en plus, puis deux des hommes apparurent devant eux, sans hésiter, elle visa avant d’envoyer une balle qui alla se planter dans son épaule.

Vlad fût complètement surpris et décontenancé par ce qui venait de se passer.
Autant du baiser lui même que de son aspect complètement imprévisible, de la rapidité à laquelle Missy était passée du baiser désespéré au tir, mais surtout par le fait d'en avoir tiré une certaine satisfaction, voire plaisir, si on osait le mot.

Et avant qu'il ne réagisse, les assaillants étaient de retour dans des explosions de moteur, et l'un d'entre eux avait déjà reçu une balle dans l'épaule.
Reportant le plus vite possible son attention sur les hostilités, il visa l'homme qui restait debout, alors que celui-ci se reculait, de peur de partager le sort de son compagnon. Il pressa la détente.
Le biker s'effondra, se tenant la gorge, d'où s'écoulait abondamment son sang.
D'autres arrivaient. Ils n'avaient aucune chance, vue la position des deux tueurs. Ils étaient terrés au fond d'une ruelle sombre, avec une entrée étroite face à eux, quiconque y passait se faisait trouer la peau.
C'est donc dans une volonté d'approximative égalité que Vlad avançait peu à peu, à pas lents.
Il avait retiré son silencieux, qui ne servait plus à rien maintenant que sa partenaire avait ouvert le feu sans en utiliser un.

Bien que comme à son habitude il n'en montrait rien, l'Ukrainien bouillait intérieurement de rage.
Il ne savait ce qui l'énervait le plus, le fait que Missy l'ait déconcentré un court instant en l'embrassant, ou tout simplement le fait de ne pas en chasser l'image de son esprit.
Alors qu'il était pris dans un pétrin assez conséquent, Vlad laissait courir dans son crâne un air de musique pour laisser retomber la légère sensation de stress que ces situations entraînaient immanquablement.
Et deux se disputaient dans sa tête, soit la chanson qui lui serait venue en temps normal, Planet ZOG, à la violence débridée et à la haine exacerbée, soit d'un autre côté Fever de Peggy Lee.
A la longue, la solitude fait faire n'importe quoi.

Il revînt à ses esprits juste à temps, quand un troisième homme fît son entrée, braquant un canon scié dans leur direction, ce qui était stupide, la dispersion aurait été trop vaste pour les blesser. mais il existait tout de même un risque qu'Helson ne souhaitait pas courir.

Il brandit encore son arme et visa
KAMPF!
Il pressa encore la détente
KRIEG!
Le crâne de l'agresseur vola en éclat
SIEG!

Il avait utilisé trois balles en tout, depuis le début de la journée, il en restait 6 dans son chargeur.
Il comptait sortir de leur cachette pour éliminer les bikers plus vite. C'était dans l'immédiat plus risqué, mais rester terrés ici en ignorant le nombre, et surtout en attendant sans ressources qu'un nombre encore plus conséquent se présente était au long terme simplement suicidaire.
Alors qu'il s'approchait, il entendait la rumeur des hommes postés près de l'entrée du cul de sac.
Ils devaient être environ une petite dizaine, au maximum. Et sûrement positionnés de part et d'autre de l'entrée de la petite rue. Sortir allait être compliqué.

A moins de compter sur une diversion des forces de l'ordre rameutées par le vacarme des armes à feu, mais Vlad croyait peu à cette alternative.
Bien plus que le crime, la lâcheté était la maîtresse de cette ville.

Dans un premier temps, elle n’avait pas réfléchit à son action, aux conséquences. Pour elle, le plus important, c’était qu’elle soit dans son état « normal », mais jamais elle n’avait songée qu’elle venait peut-être de déstabiliser Vlad… Quoiqu’il en soit, elle venait d’abattre l’un des hommes, puis son partenaire s’occupa de l’autre qui s’écroula, une balle dans la gorge qui giclait le sang. Missy félicita ce coup avant de doucement s’approcher de l’entrée de la ruelle suivit de Vlad. Elle ne le sentait pas frustré après cette échange, ni rien d’autre, donc elle ne s’en inquiéta pas… Espérant tout de même qu’il ait apprécié !

Arrivés tout près du coin en brique, un homme apparut, usant de la même tactique qu’eux, cependant le Slave fut plus rapide que lui et l’abat d’une balle dans le crâne. Pendant ce temps, Missy repéra une porte dissimulée dans la noirceur. Cachée par plusieurs poubelle un dessus de l’autre, tout portait à croire que c’était abandonné, car un vieux cadenas rouillé gardait la porte clôt. En y repensant bien, cela pouvait mener à l’intérieur d’une vielle boutique ou appartement et probablement qu’ils pourraient trouver un autre moyen d’atteindre sa voiture à partir de là. Sans attendre l’avis de son coéquipier, elle tira sur le cadenas qui s’envola dans un éclat métallique et essaya d’ouvrir la porte de toutes ses forces. Finalement, elle céda après un long moment d’effort et elle inspecta les lieux. L’entrée donnait vers un long couloir, puis sûrement vers des escaliers plus loin, c’était la chance à prendre.

« Par ici ! »

Prévient-elle à Vlad avant de pénétrer à l’intérieur. Seule la faible lumière qui traversait les quelques fenêtre noircit éclairait les lieux. Missy avança avec prudence en sentant l’odeur vieillit du bâtiment. En songeant que les motards risqueraient de les suivre, elle suivit le couloir en accélérant le pas avant de tomber sur une autre voie qui semblait conduire vers l’entrée de l’édifice. Après s’être assuré que Helson la suivait, elle s’engagea dans cette direction, puis effectivement, ils tombèrent sur une porte menant à l’extérieur des lieux. Après avoir vérifié où ils étaient, elle lança un regard à son coéquipier, pour lui étaler à son tour des indications.

« Une fois dehors, il faudra qu’on suit cette rue vers la gauche, elle mène à la ruelle où j’ai garée ma voiture… »

Elle arrivait à constater cela en reconnaissant la rue juste devant la bâtisse où ils avaient roulés plus tôt…

« Si il y a d’autre membre de ce groupe, on les élimines, de toute façon, avec tous ce vacarme qu’on a fait, je doutes qu’ils restent des témoins… »

Missy semblait avoir oublier le moment « intime » de tout à l’heure, trop absorber par l’idée d’avoir trouver enfin une sortie…Elle attendit que son coéquipier soit prêt avec de sortir.

Suivre Missy.
Peut-être pas providentielle, comme intervention, le terme était exagéré, mais diablement utile.
Maintenant, c'était elle qui menait les opérations, avec sa connaissance de la rue, ce qui faisait cruellement défaut au tueur.

Ils s'engouffrèrent dans l'immeuble non sans avoir mis à mal la porte, et traversèrent le rez de chaussée de l'immeuble, dans l'angoisse que des membres du petit gang de bikers ne les suivent et les arrosent de plomb. Ils auraient été de dos, et se défendre comme ça serait devenu très compliqué.
Filant le train à la jeune femme, ils arrivèrent enfin dehors, et Missy fît un bref état des lieux.
Bifurquer sur la gauche pour rejoindre la voiture, et éliminer les opposants sur le chemin s'il devait y en avoir.
Ce plan était parfait. Simple, efficace, facile à se rappeler.
Cependant, il redoutait l'impact de leurs trois camarades décédés sur les bikers, et la rage vengeresse qui pourrait les investir une fois face au duo d'assassins.
Peut-être auraient-ils à regretter ces trois morts.
Mais, après tout, ce n'est pas des morts dont il faut avoir peur, mais des vivants.

Reprenant son souffle après cette petite course, il regarda Missy droit dans ses jolis petits yeux bleu.

"Merci pour l'échappatoire"

Il resserra sa cravate qu'il avait entrouverte pour mieux respirer.

"La prochaine fois que vous désirerez m'embrasser, évitez de le faire juste avant une fusillade"

Son ton tenait à la fois du commentaire (très) relativement amusé et de la remontrance d'instituteur qui venait de prendre un élève en train de tricher.
Et juste assez froid pour éviter une quelconque effusion d'aucune sorte.

Il fallait y aller maintenant, avant que le reste de la bande ne rapplique.
Vlad entendait sortir du couloir d'immeuble qu'ils venaient de quitter des bruits de pas, de lourdes bottes, ainsi que des voix rocailleuses hurlant des insanités, évoquant pour la plupart leur génitrice pratiquant diverses choses qui ne seront pas retranscrites.

Helson se mit à courir dans la direction indiquée auparavant par Missy, l'attrapant par la main pour l'y entraîner.
Prendre la fuite ne lui plaisait pas plus que ça, loin de là même, il aurait aimé abattre chacun des malfrats, qu'ils gisent en ces lieux à leur image, sales, puant, grouillant de vermines, mais la mission étant accomplie, prendre des risques inutiles était stupide.
Il n'était pas sûr cependant de pouvoir regagner le véhicule de la jeune femme à temps.

Partiellement essoufflée, elle haletait doucement, tandis qu’elle plongeait ses prunelles bleues dans les siennes, alors qu’il la remercia de leur avoir trouvé une sortie. Puis ce fut la remarque qui la bloqua un instant, pendant qu’elle essuyait son front en sueur. C’était le ton qu’il avait utilisé, n’étant pas très sûre qu’il disait cela pour l’amuser ou si c’était un ordre. Dans les deux cas, une réponse lui venait et une seule, quoiqu’elle n’était pas réellement véridique.

« Qui dit qu’il y aura une prochaine fois ? »

Fit-elle, par défense, mais surtout pour le provoquer un peu. En y songeant un instant, le contact de ses lèvres avec les siennes futs agréables, au point où elle regrettait de l’avoir fait… Ce n’était pas comme si elle avait eut le choix aussi, car elle aurait craqué et aurait fait pire… Sans se saisir elle-même, elle laissa ses questionnements de côté pour se concentrer vers le chemin. La voie était libre à l’extérieur, mais l’adrénaline la prend alors que leurs assaillants venaient de trouver leur échappatoire. Les bruits de bottes s’enchainaient depuis le couloir, ainsi que les injures. Vlad avait attrapé sa main pour qu’elle court au même rythme que lui, soit très vite et sans pause. Missy ne le lâcha pas, jusqu’à ce qu’ils atteignent ladite ruelle et de là, ils pouvaient voir sa voiture, plusieurs mètre les séparaient de leur position. La Makarov se hâta, prenant maintenant les devant et emportant avec elle Helson, sauf qu’à peine 20 mètre franchis, elle tomba nez à nez avec deux motards, les mêmes rencontrés au début…

« Vous allez payer… »

Leur lança le premier en attrapant violemment le visage de la jeune femme. Elle se débat très vite, malgré le fait qu’elle soit à bout de souffle et réussit à retira les doigts de sa mâchoire par un coup de poing contre les côtes. Elle s’éloigna très vite en massant ses joues grimaçant de douleur. Elle avait crut un instant qu’il allait le lui arracher. Les deux motards étaient tous deux assez imposant, quoique, Missy et Vlad pouvaient tout deux profiter d’un avantage qu’était la rapidité. Deux contre deux, ça devrait aller assez vite si son coéquipier savait se défendre. C’était l’occasion de voir comment il se débrouillait au combat. Pas d’arme à feu, ça risquerait d’alerter les autres…

Missy attrapa son couteau avant que celui qui paraissait l’avoir choisit comme adversaire tente de la neutraliser au-delà d’un coup de poing, bien plus puissant que le sien. Elle essaya de l’esquiver, mais son assaillant réussit à toucher son épaule, faisant gémir de douleur la jeune femme. Sauf que dans un excès de colère, elle bondit vers lui et lacéra son torse profondément traversant le tissu de son-t-shirt noir. Ce fut un coup de trop pour lui qui se mit à hurler de douleur, tandis que le sang coulait de sa blessure, criant des insultes à la jeune femme. Ses hurlements étaient assez forts pour rameuter le reste du groupe et Missy décida d’en finir en lui tranchant la gorge, faisant gicler le sang de sa victime sur ses vêtements et un côté de son visage. Ceci ne fit qu’ajouter de la couleur à jeune tueuse qui tenta d’en essuyer une partie, mais ne fit que l’étendre sur sa joue.

La joue un brin fendu, l’épaule engourdit qu’elle tenait de l’autre main et maintenant une gicle de fluides rouge au visage, la jeune femme commençait à être amochée. Elle n’avait pas vu comment s’était débrouillé son compagnon d’arme et il avait intérêt à en avoir terminé aussi, à cause des autres qui venait de les repérer plus loin derrière. Missy sortit les clés de sa voiture, prête à faire une dernière course pour foutre le camp…

L'Ukrainien ne releva pas la pique qui lui était adressée. Du reste elle était parfaitement justifiée.
Quoi qu'il advienne, il aurait voulu répondre d'une quelconque manière qu'il ne l'aurait pas pu, des gangsters déboulant pour leur sauter à la gorge dans les secondes suivantes, aboyant des menaces, l'un d'eux se saisissant du visage de Missy.
Elle asséna à l'homme un coup dans les côtes pour se dégager, et dégaina un couteau.
Un combat deux contre deux, et sans armes à feu.
Un sourire carnassier et satisfait se dessina sur le visage de Vlad, presque heureux, même.
Alors que sa partenaire faisait face à son agresseur, Helson lança un regard froid à l'homme qui lui échût.
Sa main gauche se referma lentement sur la poignée de son sabre, et dégaina avec théâtralité.
Il adorait ce petit aspect, cet espèce de jeu de scène, qui avait, dans son calme, son froid et sa lenteur un impact certain sur la vision de l'adversaire.

Une fois le sabre dégainé, il présenta sa lame devant sa son visage et rabattit l'arme vers le bas dans un geste vif et rapide, alors que son bras droit passait dans son dos, avant de pointer son adversaire.

Il adressa un dernier regard à sa coéquipière pour vérifier que tout se passe bien de son côté, puis il revînt à l'ennemi.
Il en venait au moment qu'il préférait, et qu'il ne pensait pas au départ rencontrer pour ce contrat.
Les imprévus avaient du bon, et de quoi exulter littéralement.

"Présente toi"

L'homme ne lui répondit pas, du moins pas comme attendu, mais l'insulta et cracha au sol, avant de lui présenter une machette.
Après une minute d'intimidation réciproque, Vlad passa à l'attaque, envoyant un coup d'estoc pour atteindre l'épaule du biker, mais ne fût pas assez rapide. Sa lame fût déviée par un coup de machette.
Le biker contre attaqua, tentant de d'arracher la tête de Helson, qui se baissa juste à temps, se releva et d'un coup de taille, de la pointe du sabre entailla la cuisse de l'agresseur.
Alors que celui-ci, surpris et blessé, lâcha son arme pour dans un réflexe, plaquer ses mains sur sa plaie, Vlad pointa sa gorge, et s'arrêta avant que la lame ne pénètre la chair, tenant le gangster en respect.
L'homme à genou et le tueur droit, un bras dans le dos et menaçant de tuer d'un simple geste.
Il abaissa la lame.

"Reprends ton arme"

Vlad attendit que le soldat de rue se ressaisisse de sa machette pour reprendre position.

Spoiler:

Missy en avait finit avec son adversaire juste au moment où Vlad demanda au sien de reprendre son arme par terre. La jeune femme aurait aimé l’interrompre en lui lançant « C’est pas vraiment le moment ! » mais le groupe qui les cherchait plus tôt se rapprochèrent de manière menaçante. Elle vérifia rapidement le nombre de balle qui lui restait et s’éloigna un peu de son coéquipier et de son opposant. L’épaule encore endolorit, elle l’oublia le temps de garder leur ennemis à distance. Elle tira dans le tas trois fois et réussit à toucher l’un des motards. Les autres s’éparpillèrent, se mettant à l’abri. En souhaitant qu’elle n’ait pas de nouveau déconcentré l’Ukrainien avec ces coups de feu.

La voie était libre, surveillé par la jeune femme qui n’hésitait pas à tiré lorsque l’un deux tentait d’avancer. Apparemment, les deux tueurs étaient les seuls à être armés de pistolet, sinon à savoir comment bien l’utiliser. Parfois, la jeune femme jeta un coup d’œil à son partenaire, vérifiant s’il s’en sortait. Par pur respect, autant le laisser terminer son combat seule… Un nouveau coup de feu retentit, Missy essayait d’économiser les munitions. L’un des motards se rua vers elle, il s’était approcher discrètement d’elle en contournant des bennes à ordures. Sauf qu’avant qu’il ne touche la Makarov, elle lui envoya une balle dans la poitrine, le stoppant dans son élan. Décidément, les morts se multipliaient…

Depuis quelques minutes qu’elle avait retenu leur assaillant. La fatigue et la douleur qui avait du mal à s’estomper de son épaule l’empêcha de viser mieux qu’elle le pouvait. Enfin, elle décida de battre en retraite, retournant vers Vlad.

« Si t’as terminé de jouer… »

Elle ne prit pas la peine de terminer sa phrase, qu’elle accourut vers sa voiture. Restée une minute de plus en ses lieux pourraient être plus dangereux que ça l’été actuellement, la police pourrait finir par arriver... La jeune femme atteignit enfin la portière de sa caliber noir et déverrouilla automatiquement les portes à l’aide de sa clé. Essoufflée, elle démarra en trompe avant de quitter la ruelle dans un crissement de pneu. Elle s’engagea vers une autre voie, évitant ainsi de percuter les autres…

« On en a assez fait pour ce soir je pense… »

En disant cela, l’un des motards apparut soudainement dans la rue et sans ralentir, la voiture le heurta avant de le laisser sur le bord de la ruelle… C’était un accident visiblement… La jeune avait peine à conduire, l’un de ses bras ayant du mal à bouger sans lui soutirer une douleur.

A peine le biker eût-il repris son arme que Vlad revînt à l'attaque, et d'un coup de taille vif, lui trancha la gorge.
Il rengaina son sabre.
A peine fût-il remis de ce très court duel que le reste de la bande leur tomba dessus.
Alors que Missy l'exhortait à se dépêcher, il la suivît pour regagner la voiture, et, imitant sa partenaire, sortit son Lüger pour disperser les assaillants.
Elle tirait assez bien, mais avec de la fatigue qui rendait ses gestes un peu moins précis.
Vlad tira trois ou quatre coups durant la petite course, sans regarder plus longtemps la horde pour vérifier si la cible visée s'écroulait, ne se fiant qu'aux bruits d'agonie et aux cris de douleur.
Quand la Makarov dût abattre un homme les ayant contourné pour leur sauter dessus, le tueur fît de même à deux secondes d'intervalle sur un autre, qui les menaçait d'un revolver et qui s'approchait dangereusement. Avant que l'Ukrainien ne l'ai braqué, il avait ouvert le feu une première fois, et sa balle écorcha méchamment l'épaule droite de Vlad. Fort heureusement pour lui, dans un sens, moins d'un demi centimètre plus à gauche, et elle aurait traversé la chair de part en part. Dans l'instant qui suivit, Helson mît le motard en joue.
Il reçut une volé de trois balles, deux dans la poitrine, une dans l'estomac.
Il tomba à genou, cachant le trou fumant de son torse, avec un regard dans lequel se lisaient une peur insondable et une incrédulité sans fin. Puis il s'écroula, face contre sol.

Les adversaires n'étaient plus beaucoup, quatre ou cinq, mais au final, la bande était plus nombreuse que prévue, et le tandem d'assassins commençait à fatiguer sérieusement.

Finalement ils échappèrent à la situation, Missy s'engouffrant dans sa voiture, suivie de près par Helson, qui grimaçait en pensant à son épaule violemment esquintée, et elle démarra afin de quitter les lieux.
Ils s'éloignèrent assez pour être hors de portée, dans l'immédiat, du gang.
Et puis le choc.
Elle heurta un motard. Vlad n'avait rien de grave. Il avait heurté de la tête la vitre de la portière lors de l'accident, et saignait un peu, mais la blessure était somme toute assez superficielle, pas de quoi s'alarmer, bien qu'il fût quelque peu sonné.
Il mît bien trente secondes pour recouvrer entièrement ses esprits et se remettre de la douleur au crâne, pour constater que sa coéquipière semblait avoir eu un peu moins de chance.
Elle grimaçait à chaque mouvement de bras.
Se tenant encore la tête, il articula :

"Arrête toi"

Après tout, dans le feu de l'action, elle en était venue à le tutoyer, pourquoi ne pas s'y mettre à son tour?
Quand la voiture fût enfin arrêtée, Vlad descendit, cherchant du regard des adversaires, qui par chance n'arrivaient pas, et contourna la voiture pour prendre la place du conducteur, demandant à la jeune femme de s'installer côté passager.
Que faire? Partir vers un hôpital? Trop risqué, pour elle, aussi proche des Makarov, ce doit être un vrai nid à flics. Le mieux était de se planquer au frais pour la soirée, avec de la médecine basique.
Le reste de la soirée promettait d'être éprouvant.
Les yeux concentrés sur la route, sourcils froncés, il s'adressa à Missy.

"Je te ramène chez moi pour que tu te reposes, c'est préférable"

Autant ses yeux exprimaient sa contrariété d'avoir subi cette attaque et de ce bilan qui aurait pu être bien meilleur, autant sa voix se faisait douce et amicale.
Après avoir dit ceci, Vlad réfléchît un instant.
Pas chez lui. Enfin, du moins pas présenté comme ça. Même si son but était de se montrer hospitalier, on aurait très bien pu croire autre chose qui serait susceptible de contrarier la demoiselle.

"Ou chez toi, évidemment, si tu préfères regagner ton toit"

Il inspecta le rétroviseur de la voiture noire emboutie pour vérifier si aucun assaillant n'était à leurs trousses. A première vue, rien.
Pour la première fois depuis des années, Vlad sentit une vague de satisfaction et de réconfort à l'idée de ne pas avoir à affronter un ou plusieurs adversaires.

Missy se contenta de conduire avec une main, prenant le risque de ralentir un peu. Vlad avait reçu un coup lors de l’impact avec le motard et s’était inquiéter en voyant qu’il semblait sonné de ce coup brusque et s’excusa faiblement… Son bras endolorit lui faisait mal et n’arrivait pas à se détendre, en plus d’être concentré sur la route. Soudain, son coéquipier lui demanda de s’arrêter. Elle n’avait pas fait attention à l’alternance du vouvoiement au tutoiement, bien que ce soit elle qui avait fait les premiers pas… Elle se rangea donc sur le côté, regardant bien derrière si personne ne les avait suivit. Le slave la surprit, alors qu’il l’invitait à prendre place du côté passager. Vraiment, elle ne s’était pas attendu à ce qu’il la remplace en tant que chauffeur, mais sans discuter, Missy alla se choir sur le siège d’à côté en prenant la peine de soupirer d’aise… C’était rare qu’elle se retrouve de ce côté de sa voiture. Peut-être deux fois, lorsqu’elle n’était plus en mesure de conduire durant une soirée bien arrosée où on prenait la peine de la ramener…

Tandis qu’ils reprirent la route, la Makarov ne put s’empêcher de scruter le visage de son coéquipier concentré sur la route et qui regardait parfois dans le rétroviseur, peut-être pour vérifier si personne ne les avait pris en chasse. Elle regardait surtout sa tête, un peu amoché par le coup de tout à l’heure… Elle détourna les yeux alors qu’il lui parlait de le ramener chez lui pour se reposer. Le ton plus calme de son interlocuteur la détendit qu’elle en oubliait sa proposition, ce qui fit qu’elle ne répondit pas tout de suite. Ils quittèrent bientôt le quartier et s’engagèrent vers l’autoroute, lorsque Vlad demanda finalement si c’était préférable chez elle. Pour la jeune femme, ça ressemblait plus à un choix de réponse qu’à une réforme

« Chez toi… C’est plus proche et puis comme ça, je n’aurais qu’à rentrée avec ma voiture après au lieu que tu te déplace jusqu’à l’autre bout de la ville pour moi. »

Bien sûre, elle aurait bien pu le ramener après, lui évitant ainsi de prendre un taxi, mais elle avait peur de le faire trop attendre et qu’au final, il décide de partir… L’adrénaline quittant son corps, la douleur à son épaule (gauche, autant le préciser) se vit plus accentuée et elle grimaça de douleur avant de prendre une position, moins sécuritaire mais plus confortable, en s’appuyant sur la portière. Après un instant de silence, elle se mit à réfléchir, puis dit sans le regarder :

« Je suis désolée de t’avoir déconcentrée tout à l’heure… Enfin, désolée de t’avoir embrassé. Je gère mal le stress depuis quelques temps. »

Le sang avait séchée de son visage et n’ayant rien pour l’essuyer, elle avait particulièrement hâte qu’ils arrivent enfin de se nettoyer un peu. Malgré le compliment de Vlad sur cette couleur qui, selon lui, l’allait bien, elle en était quand même honteuse…

Direction le logis, donc. Alors que Vlad en prenait la direction, il se demandait s'il avait à disposition une trousse de soin et divers outils médicaux de base pour s'occuper de la jeune femme.
Dans la salle de bain, il devait forcément y avoir de quoi.
Sa tête lui jouait encore quelques petits tours et son épaule le faisait souffrir. Il ne s'agissait pas d'un impact de balle véritablement, mais le projectile en raflant la peau en avait prélevé assez de chair pour causer une douleur assez terrible. le sang coulait de la plaie et irriguait faiblement son bras, se prenant contre la peau, dans les poils et le tissu de la chemise, donnant une sensation de saleté très désagréable.
Sans parler bien sûr de la veste et de la chemise qui étaient désormais fichues.
Tout en se repérant et se dirigeant dans les rues et avenues de la ville, Helson se disait intérieurement qu'il risquait fortement d'y avoir des exécutions sommaires dans le milieu des motards d'ici quelques semaines voire jours.
Mais pour l'heure,ce n'était pas le moment de penser à ça. Il fallait reporter toute son attention sur la route.
La douleur, la déconcentration, la colère combinées rendait la conduite du véhicule pas chaotique, mais assez saccadée, peu fluide.
Mais au moins Missy ne se torturait pas à tenter de maîtriser la voiture avec un seul bras apte.

Vlad regarda furtivement sa coéquipière avant de reporter ses yeux sur la ligne d'asphalte, constatant que le sang sur son visage coagulait, et perdait en charme.
Il faudrait de l'alcool pour désinfecter ça, ainsi que la plaie de son propre cuir chevelu et de son épaule.

En parlant d'alcool, qu'est ce qu'il avait bien à offrir par ces temps-ci?
Il pourrait toujours aviser plus tard à ce sujet, ce n'était pas vraiment une urgence.

Après quelques tours et détours, il aperçut enfin son immeuble prestigieux, tourna en rond quelques minutes pour trouver une place assez prêt de l'entrée et s'y rangea.
Il coupa le moteur, se cala au fond du siège et ferma les yeux, laissant échapper un soupir mêlé de fatigue et de soulagement.
Puis il quitta l'habitacle de la voiture et alla ouvrir à Missy.

"On y est"

Partie terminée, suite, appartement de Vlad

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